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- dylansiegler91
- 24 avr. 2020
- 2 min de lecture
Sophie Cluzel : « Une personne ne doit pas être assignée à résidence en raison de son handicap »
ENTRETIEN. Ils sont 10 millions à vivre cette période avec difficulté. Le cri d'alarme de la secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées. Propos recueillis par Jérôme Cordelier
Ils se manifestent peu. Pourtant, cette crise à la fois sanitaire, économique et sociale atteint de plein fouet les 10 millions de Français en situation de handicap, dont beaucoup, comme on peut l'imaginer, vivent douloureusement cette période de pandémie et de confinement et se posent beaucoup de questions pour l'après-11 mai. Secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel prend la parole dans Le Point.
Le Point : On met l'accent, à juste titre, sur les drames vécus par les personnes âgées dans les Ehpad, beaucoup moins sur le sort des personnes en situation de handicap. Sont-elles écartées ? Sophie Cluzel : Elles ne sont pas écartées, et connaissent aussi des difficultés, même si les soignants et les professionnels du secteur du handicap font un travail remarquable. Pour l'instant, nous n'avons à regretter, selon les remontées du terrain disponibles, que près de 250 décès dans les établissements et services du secteur, qui accompagnent 500 000 personnes. La protection sanitaire est évidemment un enjeu majeur, de même que la prise en compte des impacts du confinement qui a des répercussions importantes sur la vie de ces personnes. Il signifie souvent une difficulté accrue dans l'accès aux soins. Quand, par exemple, vous êtes handicapé moteur et que vous n'avez plus de kinésithérapie, c'est une difficulté qui peut être forte et entraver l'avenir parce que vous avez besoin de ces séances pour ne pas perdre vos acquis. Certains enfants handicapés aussi peuvent pâtir davantage de la distanciation pédagogique, même si tout a été mis en place pour favoriser la continuité éducative et que des améliorations sont à noter dans l'accessibilité des supports. C'est pourquoi, nous l'avons vu avec le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer, leur retour dans les écoles est important. Il en est de même pour les travailleurs handicapés, comme le partage la ministre du Travail Muriel Pénicaud, et ceux-ci doivent bien sûr être accompagnés pour une reprise au même moment que tout le monde, sauf bien entendu pour ceux qui ne le pourraient pas du fait de leur état de santé. Nous avons aussi décidé depuis mi-mars de proroger automatiquement de six mois leurs droits, dont celui à l'allocation adulte handicapé (AAH) de 900 euros par mois, pour qu'il n'y ait pas de rupture de ressources. Les familles handicapées qui touchent l'aide personnalisée au logement seront également bénéficiaires de la prime exceptionnelle de 100 euros par enfant le 15 mai.
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